Le témoignage d'Anaïs : "je suis devenue une machine de guerre"
C’est au tour d’Anaïs — avocat au barreau de Paris, auteur de l’ouvrage « La face cachée de la robe » et créateur du site anaisavocat.com — de répondre à nos questions avec la franchise et la spontanéité qui la caractérisent.
Quel est ton sentiment sur les prépas d’été ?
La prépa d’été était pour moi une évidence, je me devais, près de trois ans après la fac, de m'offrir un rappel complet des méthodologies tant des commentaires d'arrêts que des autres exercices qui composent l’examen.
J’ai donc intégré une prépa très connue à Paris et je me suis inscrite à l’IEJ de Rennes là où j’avais fait mes études.
En principe, la prépa « prépare » les étudiants aux exercices qui sont donnés à l’examen dans leurs IEJ respectifs. Les enseignements sont complets, ils durent sur plusieurs mois, l’été pour les écrits et jusqu’à l’automne pour les oraux. Les professeurs sont accessibles et à notre disposition.
Le principal inconvénient de la prépa d’été est, comme son nom l’indique, qu’elle se déroule l’été !!
Adieux les apéros, les vacances aux bords de mer et autres festivités.
Il faut sacrifier ses vacances et travailler alors que tous vos amis publient des photos de destinations merveilleuses et exotiques sur Facebook et autres réseaux… Votre seul horizon est celui de votre bureau, oubliez votre portable il vous nargue et vous propose des sorties auxquelles vous devez dire non !
La prépa est onéreuse mais les candidats qui s’y investissent à fond et jouent le jeu pourront en recueillir les fruits. Cela vaut le coup.
As-tu eu ton CRFPA du premier coup ?
Non, je n’ai pas eu le CRFPA à ma première tentative et j’ai à mon deuxième essai changé d’IEJ.
La seule chose que je n’ai pas changé c’est ma prépa qui cette fois m’a permis de réviser les méthodes d’autres exercices puisque j’avais changé de centre d’examen et m’a incité à penser « bulldozer ».
Je suis devenue une machine de guerre appliquant la méthodologie qui m’était enseignée de façon automatique.
C’est ainsi que j’ai obtenu le CRFPA.
A partir de quand conseilles-tu aux étudiants d’arrêter de réviser ?
A J-2 ! Sortez, dormez, bullez !
J’ai connu deux J-2 car j’ai passé le CRFPA à deux reprises.
Je me souviens qu’à mon premier essai, j’ai terminé ma journée de révision en calquant mon Code civil en me disant intérieurement « C’est fini il ne rentrera plus rien à présent ». J’ai ensuite rangé tous mes cours et je ne sais pas trop pour quelle raison je me suis mise à laver les vitres des fenêtres de ma chambre, la pièce où j’avais passé la majeure partie de mon été à travailler.
Cette opération m’a fait une bien fou, je me suis sentie libérée instantanément ce qui est très bizarre car je déteste faire le ménage ! J’ai enchaîné avec toutes les vitres de la maison !
Il ne sert à rien de réviser jusqu’à la dernière minute. Si l’on travaille régulièrement il est absolument nécessaire de laisser son cerveau se détendre avant l’examen pour être au top de ses capacités le jour J.
Cela m’avait été dit par tout mon entourage mais ce n’est que lorsque mon généraliste me l’a confirmé à mon deuxième essai que j’ai compris qu’ils avaient tous raison.
Une anecdote à partager sur le moment où tu as obtenu tes résultats ?
Le jour des résultats la publication était attendue pour 17 h.
Un supplice toute une journée à attendre, surtout qu’en général l’heure est indicative et qu’il faut, à partir de cette heure-là, rafraichir sans cesse la page internet pour être bien sûr de voir la publication.
Alors que je tournais en rond dans mon appartement, je me suis dit que je serai incapable de rester devant mon ordinateur ainsi à attendre l’heure fatidique.
Je suis donc allée au cinéma vers 16h en me disant qu’en sortant je serai fixée…
Autant dire que même les pérégrinations de Sandra Bullock et ses tentatives désespérées pour rejoindre la Terre n’ont pas réussi à me détendre…
L’avantage en sortant est que mon téléphone était plein de messages de félicitations ! Mes proches avaient été vérifier mes résultats en ligne et avait appris ma réussite.
Je me souviens avoir fait quelques pas de danse devant le cinéma. La joie est immense.
Anaïs de la Pallière, avocat au barreau de Paris, auteur de l’ouvrage « La face cachée de la robe » et créateur du site anaisavocat.com